Du 20 février au 12 mars dernier, l’exposition « Hubert Clerissi : Espaces Ciselés » mettait en perspective 55 œuvres de l’artiste Monégasque, dans la salle d’exposition du Quai Albert 1er. Cette rétrospective inédite a fait voyager les visiteurs au cœur du processus créatif de l’artiste et a offert un éclairage très singulier sur l’évolution de son style artistique.
Depuis le décès de son papa, Nadia Omiecinski souhaitait organiser une exposition qui mettrait en lumière l’œuvre foisonnante d’Hubert Clerissi. Avec le soutien de la Mairie de Monaco, en collaboration avec la Direction des Affaires Culturelles du Gouvernement Princier et le Pavillon Bosio – École Supérieure d’Arts Plastiques, cette belle idée s’est matérialisée cette année. Aux côtés de Leah Friedman, Commissaire de l’exposition, de Maria Magdalena David et Illona Rougemond-Mosconi, scénographes diplômées récemment de l’ESAP- Pavillon Bosio, de la Direction des Affaires Culturelles ainsi que de la Villa Arson, Nadia Omiecinski a mêlé des œuvres aux techniques et aux textures variées, à différentes époques et sur différents supports.
Visite…
Le fil rouge de l’exposition était une ligne noire qui guidait le parcours sur les murs immaculés du lieu et qui unissait les toiles de l’artiste, dégagées de tout cadre et autres artifices. Ce « trait incisif » caractérise son œuvre, son propre cheminement intérieur entre ordre et désir de liberté mais aussi fait le lien avec sa formation d’architecte et l’héritage transmis par son propre père, Étienne Clerissi, architecte et aquarelliste.
Ainsi, reliées par ce trait singulier, les œuvres dialoguaient entre elles d’un mur à l’autre et ont invité le visiteur à percer les secrets de leur création. « Cette exposition a valorisé la technique et sa manière de travailler la matière sur différents supports » indique Nadia Omiecinski. Huiles, acryliques, dessins au stylo Bic ou au feutre, et aquarelles plus fluides des années 1960, l’artiste a exploré une variété de techniques. Les médiums se mélangent aussi parfois sur une seule toile, à en faire craqueler la matière, la rendant presque fragile et éphémère. Ces toiles rappellent aussi sa rapidité d’exécution. Le jeu d’ombre et de lumière se dévoile et traduit ce cheminement personnel d’Hubert Clerissi vers une recherche de liberté avec une expression « plus libre et plus abstraite » sur ses dernières œuvres. Ainsi, les traits incisifs, les formes plus géométriques inspirées de l’architecture laissent progressivement place à une peinture plus fluide et abstraite représentant une humanité presque fragile.
Les sujets eux aussi varient au fil des époques… On y découvrait bien entendu un Monaco d’antan, des personnages singuliers, des paysages et des thèmes inspirants comme l’exploration du transport au travers des séries très connues de navires ou de trains. Aux œuvres, se sont aussi mêlées les illustrations de livres d’art comme celui d’Alphonse Daudet des Lettres de mon moulin ou Notre Passé de Louis Canis, des affiches et décors, des dépliants ou encore les nombreuses estampes réalisées pour les timbres de Monaco.
Avec près de 630 visiteurs, l’exposition a rencontré un fort succès. En février dernier, S.A.S. le Prince Albert II a été accueilli à la Salle d’Exposition par le Maire Georges Marsan, Karyn Ardisson Salopek, Adjointe au Maire, en charge de la Culture ainsi que Françoise Gamerdinger, Directeur des Affaires Culturelles, pour une visite privée. Nadia Omiecinski et son frère Philippe Clerissi, étaient également présents. Le Souverain a pu notamment apprécier les clichés en noir et blanc et documents d’archives présentant l’amitié entre le Prince Rainier III et l’artiste.
Lors de cette présentation, Karyn Ardisson Salopek a ainsi rappelé que « Cette exposition, organisée en hommage à l’artiste dans le cadre des 100 ans de sa naissance (1923-2023), revêt une importance particulière pour la Mairie. En effet, l’Institution Communale avait à cœur de soutenir l’évènement que les enfants de l’artiste préparent depuis plusieurs années. Par ailleurs, de manière significative, le père de l’artiste, Étienne Clerissi, avait lui-même peint plusieurs tableaux de plantes du Jardin Exotique, ajoutant une dimension familiale et historique à cette exposition ». Puis le 7 mars dernier, c’était au tour de Lionel Beffre, Conseiller de Gouvernement - Ministre de l’Intérieur de découvrir cette très belle rétrospective qui sans nul doute inaugurera une longue série d’évènements consacrés à l’œuvre d’un artiste qui a fait rayonner son Pays par-delà les frontières.